L'ile aux orchidées - Lan yu

La venue des parents de Marion, nous offre l’opportunité de découvrir le sud de Taiwan, notamment l’ile aux orchidées. Cette île au nom féérique est située au sud-est ; accessible en avion ou en bateau depuis Taitung, c’est là que l’Aventure a commencé ! Le petit coucou qui relie l’île 6 fois par jour est victime de son succès, et affiche complet jusque mi-septembre ; nous nous rabattons donc sur la voie maritime ! Malheureusement, depuis quelques jours un typhon s’approche du Japon et ses reliquats suffisent à nous offrir de beaux creux de 2 ou 3 mètres ! A peine sortis du port, la messe est dite pour cette traversée qui doit durer 3 h. En effet, dehors, les vagues latérales assurent un roulis irrégulier qui à 6 h du matin réveille 80 % des estomacs. Les heures paraissent longues pour la centaine d’entre eux, en cabine, l’ambiance ressemble désormais plus à celle d’un hôpital en cas de crise qu’a une salle de cinéma, dehors, les quelques passagers ayant choisis de prendre l’air s’agrippent à leur chaise pour ne pas finir dans une eau, qui finira pourtant par les atteindre via les nombreux alysés !

Arrivée au port, les sourires reviennent, et les visages s’illuminent devant cette ile montagneuse couverte de verdure offrant des paysages similaires à ceux de la Réunion. Mais seules 2000 âmes osent vivre à l’année sur ces 45 km 2 de terre volcanique. Quelques villages forment les check point sur la seule route qui effectue le tour de l’ile. Comme souvent dans les petites îles reculées, la vie prend un autre rythme ; les aborigènes se reconnaissent autant par leur allure que par leur activité, Pêche, culture, farniente et trop souvent picole ! Certains se sont néanmoins tournés vers le tourisme et de nombreuses structures offrent couchages, repas, plongée ou location de scooter. Pour autant le confort reste bien souvent local et la virulence des intempéries semble rentre difficile le bon entretient des biens, est-ce pour autant cela qui explique un si fort coût de la vie ? L’accueil est néanmoins de qualité, les gens souriants et prêt à rendre service. Les vents violents ont réduits le nombre d’activité possible, mais offrent sur les côtes des couleurs qui n’ont besoin de retouches.

     

Coté ouest, des petits sentiers nous font découvrir des pâturages « irlandais » tant l’herbe y est abondante et verdoyante, plus loin ; fruits, fleurs et arbres complètent la palette, même si nous restons à la recherche de notre première orchidée. Le soir, seul le bruit des vagues vient casser un silence insulaire, quelques fenêtres indiquent une présence humaine, mais à 19h30 des restaurants sont déjà fermés ! En poussant les portes de structures peu attirantes d’extérieur, nous trouvons finalement un cuisinier qui saura nous servir autre chose que les algues ou autres substances gélatineuses qui n’ont pas convaincu S & B lors du déjeuner. Dans ce petit restau’ les succulentes « french fries » tantôt assèchent nos palets tantôt absorbent cette « pidjou »( premier mot appris par B) qui a son tour provoque son roulis, il est temps de se coucher !

      

 Au réveil, la bonne nouvelle tombe : « pas de bateau pour cause de mauvais temps !! » Les bécannes sont alors enfourchées pour entamer un tour de l’île et de ses 40 KM. Sur la côte nord, le vent est fort mais pas suffisamment pour déstabiliser nos montures. La route, recouverte d’un bitume bien âgé, offre un paysage grandiose ! A gauche au loin, le vert bleu de la mer déteint en turquoise à l’approche de la côte où le blanc de l’écume achève la séparation des deux mondes.

 A droite, la montagne est couverte d’un tapis végétale qui semble infranchissable tant par sa densité que par l’inclinaison sur lequel il a poussé. Le cœur de l’île est donc vierge de toute activité humaine laissant aux chèvres un terrain de jeu exceptionnel. La côte Est, à l’abri des vents dominant offre des plages de sable noir en contre-bas d’un village qui a développé quelques activités touristiques : balades en bateaux traditionnels, snorkeling, ou repos dans un petit restau’ face à la mer …. Mais plus l’on s’oriente vers le sud, plus la route rétrécie et les villages se font rares ! Les sangliers domestiques, poulets et chiens errants laissent désormais la place aux troupeaux de chèvres plus nombreux que les scooters ! Quelques grottes et petits trails dictent le rythme de nos pauses et si le temps avait été plus clément, les piscines naturelles du bord de mer auraient peut-être su nous conquérir davantage. En chemin nous croisons quelques groupes de taiwanais, en scooter, à vélo venus eux aussi profiter de ce cadre exceptionnel, quelques cars présents sur l’ile indiquent que des groupes importants viennent parfois perturber ce paysage bucolique, mais heureusement l’accès difficile rend l’aventure parfois trop rude pour les petits chinois !

       

 La pause du soir s’impose, nous profitons des quelques adresses repérées en scooter ! Le vent faiblit, demain on va pouvoir partir ! Nous quittons l’île avec le cœur en demi-teinte ; bouleversé par la nature… chahuté par la mer… L’endroit nous a charmé, et si les locaux cherchaient davantage à prendre soin du cadre, il deviendrait même parfait ; les prochains bâtiments en cours de construction viendront d’ailleurs conforter ce sentiment en offrant de jolis pied à terre !

       

Infos divers : 1 seul DAB sur l’île / Plusieurs épiceries /Location scooter : 500 nts par jour / bateau : de Taitung aller 6h30 ; départ retour 10 :30

 http://www.taiwantourisme.com/fr/Destinations/LesIles/Lanyu.aspx